BAIKAL
ICE MARATHON Clean Water Preservation Run

Luxemburger Wort

Les deux collègues luxembourgeois sont arrivés... mais choqués

Publié le mardi 7 mars 2017 à 15:46

Par Maurice Fick

«Dix mètres devant moi un coureur a perdu conscience... et a chuté. Il serait ensuite décédé à l'hôpital. Mais je n'ai aucune confirmation pour l'heure», témoignait Moritz Klein à midi (19 heures en Sibérie). Moritz Klein et Johannes Fahner sont partis en Sibérie pour participer à un marathon de l'extrême, le fameux Baïkal Ice Marathon. Ils racontent leur aventure, l'impossibilité de boire et l'atmosphère «assez troublée» après la course.

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«J'avais prévu deux bouteilles de chaque côté pour boire pendant la course mais l'eau a complètement gelé en à peine quelques minutes! De sorte qu'il m'a été impossible d'en sortir une goutte», raconte Moritz Klein, 27 ans,  jugeant que le thermomètre oscillait entre -10°C et -15°C durant sa longue traversée du désert enneigé, ce mardi matin. 

Comme son collègue doctorant à la Faculté de Droit, d'Economie et de Finance de l'Université du Luxembourg, Johannes Fahner, 28 ans, avait la gorge très sèche: «J'avais rien à boire entre le 21e et le 30e km». 

Johannes Fahner: «Ce lac est un gigantesque plateau blanc. Je n'avais jamais rien vu de semblable».
Johannes Fahner: «Ce lac est un gigantesque plateau blanc. Je n'avais jamais rien vu de semblable». 
Photo: Moritz Klein
 

Aussi rapide qu'à l'ING Marathon

Il avait aussi très froid aux oreilles et «perdra deux ongles de doigts de pied à cause de la pression» dans la chaussure. Ces conditions de course difficiles qui n'ont pas empêché Johannes Fahner de réaliser une véritable performance personnelle. Sur la neige, il a bouclé le marathon en 3 heures et 55 minutes (le record de l'épreuve est 2h55'51") et termine à la 33e place. Il a déjà bouclé l'ING Marathon de Luxembourg en 3 heures et 53 minutes.

Pour enfin s'hydrater, les deux coureurs luxembourgeois devaient rallier les ravitaillements implantés dans les virages du parcours de 42 km. «Mes jambes étaient lentes. La piste étroite et interminable. On distinguait les virages au loin mais c'était très difficile d'estimer le kilométrage exact. Je pensais qu'il me fallait encore quelques minutes pour y parvenir mais parfois je mettais près d'une heure», se souvient Moritz.

Johannes Fahner (à gauche) et Moritz Klein étaient sponsorisés par l'UNiversité du Luxembourg pour cette "mission" sportive à vocation environnementale.
Johannes Fahner (à gauche) et Moritz Klein étaient sponsorisés par l'UNiversité du Luxembourg pour cette "mission" sportive à vocation environnementale. 
Photo: Selfie
 

Tous deux le savaient en partant: la traversée en largeur du Lac Baïkal entièrement gelé à cette période de l'année serait physiquement et psychologiquement éprouvante. Mais pas à ce point. 

«Je suis reparti mais c'était complètement bizarre»

Entre les kilomètres 37 et 38, la course a soudainement changé de tournure pour Moritz lorsqu'un coureur, juste devant lui, a perdu conscience. Il l'a aussitôt rejoint pour lui venir en aide.

«Il tremblait et était hyperventilé. Une Américaine qui courait devant est allée chercher les secours au virage du 39e km. Après qu'il a été pris en charge par un aéroglisseur, je suis reparti mais jusqu'à l'arrivée c'était complètement bizarre. Depuis je n'ai pas de nouvelles si ce n'est des rumeurs», raconte Moritz Klein, sans trop savoir quoi penser. Il ralliera finalement l'arrivée «en 4 heures et 20 minutes environ».

En attendant d'en savoir plus dans la soirée, il souviendra évidemment de l'«atmosphère assez troublée» régnant sur la ligne d'arrivée et ensuite à l'hôtel, mais aussi de cette «bouffée de chaleur de joie après l'effort».

Johannes gardera en mémoire le moment où il voit «apparaître les montagnes sur l'autre rive, enneigées et impressionnantes. Elles semblent beaucoup plus proches qu'elles ne le sont en réalité.»
Johannes gardera en mémoire le moment où il voit «apparaître les montagnes sur l'autre rive, enneigées et impressionnantes. Elles semblent beaucoup plus proches qu'elles ne le sont en réalité.» 
Photo: Moritz Klein
 

«Un gigantesque plateau blanc»

Une image le marquera durant ce marathon de l'extrême: «Il y avait un grand soleil et je courais sur cette piste étroite, comme un couloir, avec une couverture de neige d'environ 30 cm de part et d'autre. Une couverture vierge et infinie.»L'autre image, restera celle de l'aéroglisseur qui s'éloigne sur la couverture.

Johannes parle aussi de paysages spectaculaires: «Ce lac est un gigantesque plateau blanc. Je n'avais jamais rien vu de semblable». Il garde en mémoire le moment où il voit «apparaître les montagnes sur l'autre rive, enneigées et impressionnantes. Elles semblent beaucoup plus proches qu'elles ne le sont en réalité.» L'arrivée est à Listvyanka.

 
 
 
Les deux chercheurs luxembourgeois ont gravi cette semaine le Mounkou Sardyk (3.494 m) pour s'acclimater aux températures sibériennes. Photo: Moritz Klein
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Pour s'acclimater aux températures sibériennes, les deux doctorants ont gravi cette semaine le Mounkou Sardyk (3.494 m) point culminant des monts Saïan.

Les deux collègues projettent déjà de repartir pour une nouvelle aventure extrême cet été. Ils ont l'intention de «gravir un sommet de plus de 7.000 mètres: le Pic Lénine (7.134m) qui se trouve à la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan».

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